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Accueillir les réfugiés, à l’Europe politique de démontrer son existence #WelcomeRefugees

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Sans cesse différée, tronquée, instrumentalisée, la question des migrants vient une nouvelle fois, et tragiquement, se poser aux Européens. Faute de cadre politique commun, les migrants et les populations européennes se retrouvent souvent laissées à elles-mêmes pour gérer cette situation. Des fraternités nouvelles peuvent naitre mais aussi des réflexes de peur qui alimentent les démagogues et leurs dangereuses obsessions. L’arrivée massive des réfugiés venus des zones de guerre de Syrie, d’Irak ou d’Erythrée doit avoir une réponse politique au-delà des fantasmes ou des incantations habituels.

Pour commencer il faut comprendre l’ampleur et la nature du défi que nous avons à relever : la déstabilisation actuelle du Proche et Moyen-Orient est un phénomène de longue durée qui va continuer à générer des flux importants de réfugiés, même si ce flux se dirige d’abord et principalement vers les pays voisins (comme le Liban).

Aussi, il nous faut savoir raisonner politiquement et éviter le « court-termisme » comme la démagogie.

On ne peut être que consterné par l’incapacité des pays européens à se montrer à la hauteur des enjeux.

Certains édifient des murs, veulent trier selon la religion des arrivants ; d’autres refusent toute répartition équilibrée en plaçant sous tension des pays déjà en difficultés comme la Grèce. Et ceux qui ont le courage d’adopter une attitude responsable et politique en accueillant des réfugiés le font de manière isolée. On ne peut nier l’attitude pro-active de la Commission Européenne mais elle n’a pas été pour l’instant entendue.

Au-delà du problème en lui-même, cette incapacité des pays de européens à relever ce défi majeur souligne encore une fois l’inexistence concrète d’une quelconque Europe politique. Certains s’en satisfont et tirent la conclusion qu’il faut sortir de l’illusion européenne en revenant à une stricte souveraineté nationale. Ce positionnement est parfaitement contradictoire avec l’évidence que nous posent ces migrations nouvelles de réfugiés : aucun pays ne peut travailler efficacement au problème seul.

S’il doit y avoir une illustration concrète quant à la nécessité de politiques communes européennes, c’est bien celle des migrations. L’Europe politique n’aura de sens qu’à partir du moment où elle y apportera une réponse.

La France et les différents gouvernements sont au pied du mur. Il faut instaurer une politique migratoire commune qui commence par une répartition des réfugiés, avec obligation pour les Etats de s’y conformer.

Il y a urgence et parfois, le temps perdu ne se rattrape plus.

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